Soyez pleins de compassion, comme votre Père est plein de compassion
Nous vivons dans une société où "le chacun pour soi" semble la norme. Nous essayons d'amasser le plus de richesses possibles, le plus de biens matériels possibles ; nous faisons notre petit bonhomme de chemin sans se soucier du sort des autres. Comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de vous dire que nous devons porter sur nos épaules toutes les misères du monde. Seul Jésus-Christ l'a fait, mais chacun de nous, dans la mesure de grâce que Dieu nous a faite, peut au moins faire sa part.
Vous savez, la pauvreté des gens ne se limite pas à leur incapacité de se nourrir, de se loger, de se vêtir. La très grande majorité des gens vivent dans la pauvreté spirituelle. Et que faisons-nous pour les aider? Quand est-ce la dernière fois que nous avons posé un geste de compassion envers quelqu'un? Quand est-ce que nous avons porté un regard de compassion sur quelqu'un qui était dans le besoin?
Peut-être , vous avez envie de me dire : Mais : J'ai ma part de problèmes et de difficultés; je n'arrive pas à joindre facilement les deux bouts; j'ai du mal à répondre à tous mes besoins; je ne peux donc pas aider les autres. Peut-être que vous avez envie de me dire que nous ne pouvons pas tout faire. Oui, je suis d'accord, nous ne pouvons pas tout faire, mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire.
Il y a bien dans cette métropole une centaine d'églises, autant sinon plus de pasteurs. Alors pourquoi ces leaders ne mobilisent-ils pas les milliers de membres dans une grande campagne d'évangélisation, de collectes d'habits, de nourriture afin d'évangéliser et de soulager la misère de toutes ces personnes démunies? Pourquoi n'utilisent-ils pas les diverses compétences des membres au bénéfice de la collectivité?
Ah oui, ils sont trop occupés :
- celui-là, occupé à collecter, malgré vents et marrées, à coup de chantage, l'argent nécessaire pour construire un sanctuaire ;
- un autre, occupé sans doute à prendre soins de femme et enfants ;
- un autre, occupé à faire marcher les affaires...
- d'autres, occupés sans doute, à organiser une fête de moisson afin de garnir les caisses de l'église. ...et j'en passe.
«les gens qui sont appelés à administrer l'église ont tendance à mettre l'accent sur la gestion des finances, de la structure, du bâtiment, du développement de l'œuvre au lieu de travailler à aider les gens. Toute l'énergie est mise à servir les structures en utilisant les croyants au lieu de servir les croyants en utilisant les structures»
En tant que chrétiens, en tant que disciples de Jésus-Christ, nous aspirons tous à ressembler au Maître. Nous essayons de marcher dans ses traces, de nous comporter d'une façon qui lui est digne, mais il y a un aspect de sa personne que nous devons essayer d'imiter : c'est sa compassion. D'ailleurs, la parole de Dieu ne nous laisse guère le choix. Elle est très claire : l'enfant de Dieu doit être plein de compassion comme son Père est plein de compassion.
Mais, c'est quoi la compassion?
Beaucoup de chrétiens confondent compassion et pitié. Il est important de ne pas confondre ces deux mots. Même si étymologiquement, ils se rapprochent, la compassion est différente de la pitié. On peut avoir de la pitié pour quelqu'un sans lever le petit doigt pour lui venir en aide. Par contre, la compassion est un sentiment qui va nous pousser à l'action, qui va nous faire agir. Quand Jésus fut ému de compassion, il accomplissait les miracles les plus spectaculaires de son ministère terrestre. Nous pouvons citer l'exemple du petit garçon qu'il a tiré de son cercueil en lui redonnant la vie; nous pouvons citer aussi l'exemple de Lazarre qu'il a ressuscité des morts.
Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, nous retrouvons plusieurs fois le mot compassion. Par exemple, dans le livre de Deutéronome 30 : 6, nous lisons ::« L'Éternel ton Dieu aura compassion de toi». Dans Exode 34 : 6, la parole de Dieu déclare : L'Éternel est le Dieu compatissant, lent à la colère mais riche en bonté et en fidélité. Dans Matthieu 9 : 36, l'évangéliste déclare : «Voyant la foule, il (Jésus) fut ému de compassion pour elle parce qu'elle était languissante et abattue comme des brebis qui n'ont point de berger »
Pourquoi rencontre-t-on ce mot si souvent dans la Bible? Parce qu'il fait partie de la nature même de Dieu. Notre Dieu, le Dieu que nous servons est un Dieu de compassion et de miséricorde.
Pendant son ministère terrestre, la compassion de Jésus le poussait à agir. Il a eu compassion des malades : il les a guéris. Il a eu compassion des laissés-pour-compte, des marginaux : il les a récupérés. Il a eu compassion des lépreux : il les a guéris. Chaque fois que Jésus a eu compassion, il est intervenu miraculeusement.
Aujourd'hui encore, il ne reste pas indifférent à nos épreuves ; il compatit à toutes nos souffrances parce que la parole de Dieu nous dit qu'il est le même hier, aujourd'hui et il le demeurera éternellement. Cependant, il veut que nous ayons aussi de la compassion : compassion envers les solitaires, les démunis, les exclus, les affligés. Non pas de la pitié, mais de la compassion qui doit nous amener à faire tout ce qui est possible pour aider.
Mais vous savez, notre Seigneur Jésus-Christ ne veut pas que nous exercions le ministère de la compassion parce que nous nous sentons coupables. Il veut que nous soyons compatissants parce qu'Il est lui-même le Dieu compatissant, parce qu'il est la source de toute guérison, de tout changement et qu'il fait toute chose nouvelle.
Toutefois, il se peut que nous ne soyons pas en mesure de venir en aide à quelqu'un, mais ayons donc un regard de compassion pour cette personne, prions, intercédons en sa faveur et notre Dieu qui est riche en miséricorde et en compassion lui apportera toute l'aide dont elle a besoin.
Le principal obstacle à la compassion
Le principal obstacle à la compassion : c'est le jugement. Quelqu'un a écrit : « Il n'est pas possible que la compassion de Jésus se répande dans le monde si le jugement est dans l'église » Malheureusement, le jugement est très présent dans l'église.
Lorsqu'un frère ou une sœur traverse des moments difficiles, vit une situation particulière, au lieu de nous improviser en juge, au lieu de chercher à comprendre pour mieux juger et condamner, au lieu de chercher à savoir pour mieux colporter, pour mieux nous conforter dans nos souliers de juge, nous devrions plutôt faire preuve de compassion. Notre devoir en tant que chrétiens n'est pas de juger. Notre devoir, c'est de prier pour ceux qui sont éprouvés, de consoler ceux qui sont affligés, d'encourager ceux qui sont découragés. Dans Luc 6 : 37 et 38, notre Seigneur Jésus-Christ a déclaré : «Ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; absolvez, et vous serez absous, donnez, et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure , serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis».
Quelle que soit notre position dans l'église, que nous soyons pasteur, diacres, moniteurs ou autres, nous n'avons pas la prérogative de juger le comportement de nos frères et sœurs., Car si tel était le cas, nous passerons notre temps à nous juger les uns les autres puisqu'il n'y a personne qui soit exempte d'une chute, d'une épreuve, qui soit immunisée contre le péché. Partant de là, la parole de Dieu nous commande plutôt de nous supporter les uns, les autres et de prier les uns pour les autres.
Si nous nous montrons sévères contre les gens, si nous sommes toujours prêts à rendre un jugement sans appel contre les autres, sachez que nous serons jugés avec la même sévérité. Il y a plusieurs passages bibliques qui mettent en garde les chrétiens contre le fait de porter des jugements contre des frères et sœurs. Lire Matthieu 7 : 1 et 5 ; Matthieu 13 : 24 à 30.
Il y a dans l'église deux camps : celui des accusateurs et celui des intercesseurs. En tant que membres du même corps celui de Christ), nous devons choisir notre camp, car tant qu'il y a le jugement dans l'église, il n'est possible que le réveil vienne, que la compassion inonde notre cœur et nous pousse à l'action.
Conséquences de notre manque de compassionNotre manque de compassion peut avoir deux conséquences : une conséquence personnelle et une conséquence collective.
Au niveau personnel, si nous n'avons pas de compassion, nous ne pourrons pas grandir spirituellement. Nous resterons des bébés dans la foi, des personnes susceptibles d'être emportées ballottées par la moindre difficulté. Nous devons prier le Seigneur et lui demander de nous rendre sensibles au sort des autres, de nous amener à nous préoccuper du sort des démunis et de faire tout ce qui est possible pour leur venir en aide.
Au niveau collectif, il est évident que par notre inaction et notre insouciance, nous n'arrivions pas à attirer des âmes à Christ. Nous nous demandons souvent pourquoi les églises ont tant de mal à se développer, eh bien , laissez-moi vous dire que c'est tout simplement parce nous prêchons un évangile théorique. Nos paroles ne concordent pas avec nos gestes Nous ne traduisons pas en bonnes actions les belles paroles que nous adressons aux gens.
Jésus-Christ a fondé l'église afin qu'elle réponde aussi aux besoins primaires des gens. L'église devrait être un havre de paix, un endroit qui réponde aux besoins des marginaux, des laissés-pour-compte, des démunis. Malheureusement, dans certaines églises, si vous n'êtes pas un grand bailleur de fonds, vous n'êtes pas bien considérés, à peine si on vous remarque. L'église a perdu sa vraie nature, elle a perdu son vrai sens par manque de compassion.
Si l'évangile ne touche pas les choses concrètes de la vie, il ne sera jamais un signe divin pour le monde. Mais quand il apporte le pardon entre des voisins, du pain aux affamés, quand l'évangile apporte la guérison aux malades, il devient alors une puissance qui attire le monde.
La parole de Dieu nous dit : « Voyant la multitude du peuple, Jésus fut ému de compassion envers eux ».Aujourd'hui, nous devons porter le même regard de compassion sur les gens qui sont autour de nous et ressentir les mêmes sentiments pour eux. La compassion est le sentiment par lequel on est porté à percevoir ou ressentir la souffrance des autres, mais c'est aussi un sentiment qui nous pousse à agir pour aider les autres. Notre Seigneur Jésus-Christ nous a révélé l'amour véritable en donnant sa vie pour nous donner le salut. Il nous invite à porter ce regard de compassion sur les autres afin qu'ils puissent espérer et découvrir l'avenir que Dieu veut pour eux. Que le Seigneur vous bénisse abondamment !